ON EN VEUT PLUS OU PLUS ?
Encore Plus, ou Plus du tout?
La barbe, ça devient rasoir? Pour qui? Pourquoi?
Est-ce mieux d’avoir une barbe ou d’être rasé?..
Est-ce encore branché de suivre les nombreuses célébrités qui s’affichent avec une barbe, de 3 jours ou plus?
On donne raison aux détracteurs ou aux adeptes ?..
Côté look, côté santé, nous avons tenté de nous poser ces questions pour y voir plus clair peut-être, ou pas, si tant est que l’on puisse donner une réponse incontestée..
Retour sur l’histoire
Comme l’histoire du rasoir, l’histoire du poil ou de la barbe est riche en évènements..
Si l’on s’en tient à l’espèce humaine actuelle, soit l’homo sapiens (admis à ce jour par l’histoire évolutive de la lignée humaine à environ 300000ans avant notre ère), nous partageons notre génome à 98,8% avec les chimpanzés et bonobos, mais nous affichons naturellement une pilosité nettement limitée par rapport à ceux-ci, (heureusement ;-)?! ) , suivant le sexe féminin ou masculin, et ensuite affichée suivant les rites et croyances, ou les usages comportementaux et sociétaux..
En effet, pendant des siècles, avant comme bien après J.-C., les hommes de nombreuses civilisations, notamment dans les cultures guerrières, se servaient de leur barbe comme un symbole de masculinité, de pouvoir, d’agressivité ou d’intimidation, comme d’autres, pour des raisons simplement d’appartenance à une classe dite populaire ou supérieure, ou de droite ou de gauche, ou encore de modernité, ou voire il était simplement plutôt convenu de la raser, sinon obligatoire [taxe spéciale guillaume le conquérant 1704] et utilisé comme outil politique face à certains corps d’états..
Si l’on regarde simplement les portraits des rois de France, on découvre cependant, qu’il n’y a pas de chronologie évolutive dans ce phénomène, puisqu’elle apparait, disparait ou réapparait au gré des siècles, époques ou années..
Comme toute belle histoire d’amour, celle de l’homme et de sa pilosité faciale reste mouvementée et affiche divers épisodes..
Nos présidents de la république française, affichent eux, sans conteste jusque dans les années 50, de belles moustaches, barbes ou favoris, mais se montrent depuis imberbes, se prévalant de la tendance de l’homme d’âge mur et de pouvoir dans notre société actuelle occidentale (sauf quelques essais éphémères de notre actuel président)..
La mode et la barbe, ce que le poil dit de vous !
Au fil du temps, nous avons donc, vu bien des raisons, qui sont aujourd’hui, en absolu, toujours identiques, puisque selon les pays, la barbe s’affiche encore comme marque d’une appartenance religieuse, ou comme marque d’une appartenance à un courant (Hipsters), mais cependant, restent, en tout état de cause, bien davantage liées à des phénomènes de mode conjugués à un aspect sociétal voire sociologique, surtout en occident..
Dans un monde plus commercial, lissé, aseptisé, il convient parfois d’essayer de se démarquer, notamment de la concurrence; les scientifiques y voient d’ailleurs un atout permettant d’augmenter ses chances de séduction, en s’imposant comme dominant, la barbe faisant apparaitre plus vieux, plus fort..
Sur les réseaux sociaux, certains posent et postent leur selfies, comme pour afficher un trophée, les hashtags #barber, #barberlife #barberstyle et autres abondent, ainsi que les conseils pour lui assurer une belle présentation..
Son succès n’est plus à démontrer en ce sens, il n’est pas question ici de montrer la négligence de certains pour une routine matinale puisque le port même de la barbe (digne de ce nom) nécessite de l’effort, du temps et de l’argent..
En 2018, un sondage d’opinions pour la célèbre marque française de rasoirs jetables (BIC) a révélé que 92% des 25/34ans portaient la barbe, contre seulement environ la moitié plus de 35ans et seulement 40% des +50ans qui préféraient, eux, un rasage de près..
Interrogé dans cette enquête, l’ethnologue enseignant à l’université d’Aix-Marseille, Christian Bromberger, auteur du livre « le sens du poil, l’anthropologie de la pilosité » en 2015, affirme « qu’il existe « véritable inversion de la symbolique de l’âge »..
En effet, « naguère, la barbe, souvent portée à la retraite, était un signe de retrait de la vie professionnelle; Aujourd’hui, elle est devenue l’expression de l’entrée dans la vie d’adulte.. »
A noter, que pour autant, la barbe n’apparaît pas comme une passade, ce que confirme l’ethnologue concédant que « bien souvent, cette population d’hommes conservaient cette barbe jusqu’ à la fin de leur vie », ceci attesté encore par ce même sondage car 83% de ces hommes étant restés barbus ces 12 derniers mois..
Tout ceci établit encore, par une nouvelle étude de la célèbre marque, publiée en avril 2020, que 65% des hommes souhaitaient conserver leurs habitudes de rasage pendant ces périodes de confinement, pour garder le moral, une certaine image de soi, chiffre qui passait même à 78% pour les hommes en couples.. et même si un petit pourcentage d’hommes (18%) suivant aussi certaines personnalités publiques [#letsgrowtogether;#CoronaBeard] se sont laissés pousser le poil pendant cette période, pour zéro contrainte ou tests de nouveau look..
Il est cependant illusoire de croire à une homogénéité parfaite – il existe toujours des différences selon les csp « (catégories socio-professionnelles) et ainsi donc, par conséquence, selon les régions, – certaines contraintes ou attitudes en mutations régulières..
En France, actuellement, la grande tendance reste une barbe de 3 jours ou très courte, pour un style looké et propre, qui permet d’ailleurs d’alterner facilement, si on le souhaite, un visage imberbe ou barbu..
A noter, en aparté, certaines maisons de haute couture qui continuent de faire défiler des hommes uniquement aux visages nus, au nom de leur mode..
Ainsi, le mot propre a toute son importance, et encore davantage depuis ces années toxifiées par le virus dénommé Covid..
Point de vue clinique
En 2017, à l’occasion de l’évènement Movember, donc sans raison relative au covid, un chercheur avait mis en ligne un article, article relayé ensuite par la principale agence de santé américaine, qui recommandait la longueur de barbe idéale et les styles de barbes pour qu’un masque de protection reste étanche aux microbes, article repris sur diverses plateformes de réseaux sociaux depuis..
Pour aller plus loin, une étude publiée en 2019 dans la revue scientifique European Radiology, exercice visant des recherches sur le partage des IRM, a mis en avant que la barbe des hommes abritaient plus de microbes et de souches pathogènes que les poils des chiens.. Même si l’échantillonnage suivi était très peu conséquent et donc non représentatif de tous les hommes barbus, cela corrobore la théorie d’une barbe non prophylactique..
Ou encore, une autre étude des scientifiques du centre de Trichologie de Birmingham, qui identifie des résidus de nourriture, de boissons, et divers germes dans la barbe et conseille donc de se laver très souvent celle-ci par des shampoings très réguliers..
En 2020, certains médecins, notamment interrogés sur les plateaux des médias mainstream, ont conseillé aux barbus de se raser, soulignant que le poil pouvait constituer un risque supplémentaire, en hébergeant le virus du covid, notamment puisque nos mains sont en contact avec notre bouche en moyenne 60 fois par jour, plus encore pour les barbus qui ont tendance à toucher leur barbe très régulièrement..
Certains pays, d’ailleurs, comme le Québec, ou la Grande-Bretagne, en 2020 également, ont repréciser l’obligation de se raser pour le personnel de santé, la barbe réduisant l’étanchéité d’un masque et diminuant donc son efficacité..
En France, certains corps de métiers ont été soumis à des directives semblables, comme notamment les pompiers (2017 SDIS de l’oise, 2018 Seine-et-Marne, 2020 Moselle , Indre et Loire, Landes…)..
Nous venons de voir, que la barbe serait donc, dans une certaine mesure, néfaste à la santé..
Cependant, certains ne sont pas d’accord, et par le biais d’autres investigations, cherchent à démontrer que la barbe a également un effet protecteur puisqu’en premier lieu, la plupart des bactéries sont utiles et font partie de notre système immunitaire, certaines nous aidant à nous défendre contre d’autres bactéries ou contre des virus..
Ensuite, la barbe protège la peau contre les mauvais rayons du soleil, agit aussi comme un filtre en empêchant les particules de pollen et autres allergènes d’aller dans les voies respiratoires et protège également naturellement le cou, les bronches et la gorge du froid..
Difficile de départager dans tout cela, si ce sont les bénéfices ou les risques qui prédominent..
L’objectif serait peut-être alors de s’interroger sur un avis extérieur sur la barbe, le sexe opposé et les enfants..
Le regard des autres ?
On peut donc comprendre d’après la vidéo (cf.article scientifique) que les enfants ont un jugement prononcé sur la barbe suivant leur développement biologique et leur expérience..
Finalement, peut-être pas si éloignés que cela de leurs parents adultes..
Les femmes, certainement induites par la mode dans leurs goûts, ont une perception plus proches de celles des hommes, malgré un rapport au poil différent..
Comme le montre diverses enquêtes d’opinions, comme pour les hommes, il existe une scission qui n’est pas étrangère aux différentes générations..
En effet, tous les chiffres montrent que les très jeunes femmes (-25ans) considèrent la barbe comme un signe de virilité ou adorent la sensation de la barbe lorsqu’elles embrassent un homme, en notant même une attraction supérieure de 20% par rapport aux hommes imberbes..
Mais ces chiffres sont en évolution constante, plus on monte en âge..
Encore 86% des femmes en couple âgées de moins de 35 ans déclarent ne pas être insensibles à la pilosité́ faciale contre 71% pour leurs ainées; ou encore si 25% des femmes de moins de 35 ans considèrent la barbe comme un signe de virilité, seules 5% des femmes de plus de 50 ans y trouvent la même signification..
Mais même si la plupart des femmes s’attachent d’abord au propre confort de leur conjoint (pour ce choix), 41% des femmes confessent pourtant souhaiter que leur conjoint change de style, parce qu’elles aiment le contact avec une peau rasée..
On voit bien, que la barbe marque une différence générationnelle significative pour les hommes comme pour les femmes ..
Un jeune psychologue barbu australien, le Dr Barnaby Dixson, ayant mené quelques études sur l’attractivité faciale, a fait un autre constat et établit que la barbe a tiré avantage de sa rareté, fait qui a entrainé une séduction plus importante..
Son succès populaire d’aujourd’hui, la rend donc nettement moins distinctive – c’est le principe de peak beard, quand la différence s’efface devant le nombre – ce qui, à priori, déclenchera son déclin..
La généralisation du port de la barbe, lisibilité ou signification ?
De tous temps, il y a eu et il y aura des tendances à la barbe, des détracteurs et des partisans.
Les études paraissent être incapables de nous permettre de vraiment trancher en faveur du pour ou contre la barbe, en tout cas de démontrer une généralité..
Sa présence sur votre visage n’est ni un anathème, ni la marque d’une paresse ou d’un déguisement, mais elle n’est pas non plus la solution d’un bénéfice quelconque (attraction véritable, gain de temps, bouclier médical)..
Si elle ne s’était pas répandue ces dernières années comme une épidémie, si elle ne rendait pas chaque homme si identique, la barbe pourrait, à la condition d’une bonne hygiène, continuer de séduire par son originalité..
D’après une nième étude, vous êtes 84% prêts à vous raser si elle vous le demandait..
Alors messieurs, s’il y a bien un thème où l’on ne vous reprochera pas d’être infidèle, ce sera celui-là!.
Ainsi, de temps à autre, expérimentez le sujet et sortez découvert !.
Sources
Un petit Quiz sympathique de 5 minutes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Homo_sapiens
https://www.cairn.info/revue-napoleonica-la-revue-2017-3-page-132.html
https://ichi.pro/fr/l-isolement-pourrait-nous-ramener-a-peak-beard-260690160504430
https://journals.openedition.org/apparences/1248
http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bm/interroge/archives-questions-reponses/detail/question/a-partir-de-quand-et-pour-quelle-raison-lhomme-a-t-il-commence-a-se-raser/
https://www.lapresse.ca/vivre/mode/beaute/201504/20/01-4862677-lhomme-est-tres-barbu.php
https://www.timeout.com/newyork/blog/study-shows-that-77-of-new-york-men-without-beards-would-grow-one-if-they-could
https://www.lefigaro.fr/mode-homme/2015/10/28/30007-20151028ARTFIG00193-la-psychologie-de-l-homme-a-barbe-attaquee.php
https://www.ifop.com/publication/des-poils-et-des-hommes-ce-que-veulent-les-femmes-ce-que-font-les-hommes/
https://www.lsa-conso.fr/la-barbe-une-mode-a-fort-potentiel,281536
https://www.bbc.com/news/av/science-environment-27048100
https://dralun.wordpress.com/tag/peak-beard/
https://www.bfmtv.com/societe/insolite/les-pompiers-de-seine-et-marne-sommes-de-raser-leurs-barbes_AN-201805240066.html
https://www.bfmtv.com/societe/le-port-de-la-barbe-massivement-adopte-par-les-jeunes-hommes_AN-201806090003.html
https://o.nouvelobs.com/lifestyle/20180606.OBS7827/en-france-92-des-hommes-de-25-a-34-ans-ont-une-barbe.html
https://www.lsa-conso.fr/18-des-francais-ont-arrete-de-se-raser-depuis-le-confinement,346314
https://www.grazia.fr/hommes/en-france-92-des-25-34-ans-portent-une-barbe-et-en-prennent-grand-soin-890459
https://www.lci.fr/bien-etre/les-hommes-a-barbe-transportent-plus-de-bacteries-que-les-chiens-selon-une-etude-mais-il-ne-doivent-pas-courir-se-raser-pour-autant-2118655.html