PAROLES ET PAROLES ET…
Des mots, encore des mots, toujours des mots, rien que des mots..
L’indication facultative (sauf pour quelques produits) ‟Made in France ˮ est une mention d’origine délivrée par les services douaniers, et doit se soumettre à la réglementation européenne, selon laquelle, « le produit prend l’origine du pays où il a subi la dernière transformation substantielle ».
Très simple alors de fabriquer un produit à des milliers de kilomètres et d’y faire une dernière petite opération en France pour se revendiquer produit français..
Sur le marché national, c’est la DGCCRF qui contrôle le marquage de l’origine figurant sur l’étiquetage des marchandises commercialisée..
Certains organismes privés viennent aussi renforcer certains critères par des labels comme Indication géographique, Entreprise patrimoine vivant, Origine France Garantie, France Terre Textile , adoptés par des professionnels qui essaient de donner plus de visibilité à l’origine de leurs produits..( en règle générale – entreprises assez conséquentes )..
Mais comme beaucoup de certifications, dans un souci au départ très louable, les tolérances sont parfois très grandes, et les professionnels pourtant ‟référencésˮ tentés aussi, sur des plateformes ou leurs sites e-commerces, de mixer leurs produits (qui ont conduit à l’origine labellisée) avec d’autres produits dont la valorisation made in France est très discutable (matériau ayant un impact écologique néfaste, élément de produit dont la provenance est mensongère..etc), ceci bien sûr sans en référer à l’acheteur..
Les blogs, les sites e-commerce, le web en règle général, recèle un grand nombre de fausses informations, voir même d’informations mensongères lorsqu’un achat est à la clé..
Quel que soit le secteur, force est de constater que le « Made in France » fait vendre à l’échelle nationale et internationale..
Le positionnement d’une fierté identitaire, d’un savoir-faire ancestral et/ou artisanal, gage de qualité, est aujourd’hui devenu un argument de vente ..
Il appartient alors, à chacun d’entre nous, de prendre conscience de l’impact de sa propre consommation et de se poser les bonnes questions au moment d’un achat, et davantage encore sur la toile...
POUR HALMONT, LE MADE IN FRANCE C’EST QUOI ?
Notre engagement, c’est de garder notre structure en local et travailler des matériaux d’exception provenant le plus possible de notre département de l’Isère (bois, inox..) et ainsi maîtriser les étapes de fabrication et contrôler notre impact environnemental..
Notre engagement, c’est d’utiliser seulement des matériaux d’exception, et de ne pas vous faire prendre des vessies pour des lanternes..
Comme nous ne fabriquons pas de lames de rasoirs, nous ne fabriquons pas de poils de blaireaux dans notre atelier..
Et nous ne vous dirons pas qu’ils proviennent de la mue de blaireaux élevés en France..
Non, parce que cela n’existe pas !!!
Chaque pays dispose de sa propre législation en matière de production de fourrure, selon différents critères, en matière de piégeage et d’élevage d’animaux à fourrure.
–Le blaireau, protégé dans la plupart de nos voisins européens (Belgique, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Italie, Espagne, Portugal…) est classé « gibier » en France alors que personne ne le mange et qu’il joue un rôle important dans les écosystèmes !?!?!
A savoir, dans la communauté européenne, depuis décembre 2008, La législation impose que les pièges ne soient pas inutilement cruels.
Pourtant, en France, le blaireau est encore victime d’un loisir extrêmement violent, ‟le déterrageˮ ou ‟vénerie sous terreˮ : Les blaireaux endurent des heures de stress, terrorisés au fond de leur terrier, mordus par les chiens – parfois même déchiquetés vivants pour les petits – pendant que les chasseurs creusent pour les atteindre et les extraire brutalement du terrier avec des pinces métalliques, leur infligeant d’atroces blessures. Les blaireaux sont ensuite exécutés avec un fusil ou une arme blanche..
– la France ne dispose d’aucune législation spécifique en matière de bien-être de certains animaux à fourrure..
En France toujours, l’élevage intensif ne tient pas compte du besoin naturel fondamental de l’animal (courir, bondir, gratter, ronger….) et réduit ceux-ci dans des cages minuscules ; les taux de mortalité sont très élevées, les animaux doivent être supplémentés en vitamines minéraux et médicaments, et on récolte même toujours le poil Angora (lapin) par épilation !
Alors si en France, nous sommes encore capables de ce type d’élevage, qu’en est-il dans les pays asiatiques ?!! car le marché du poil est Chinois !!
On peut se poser énormément de questions, ou pas du tout d’ailleurs, quant au respect des animaux, et à la récupération du poil et bien plus encore..
A partir de là, on comprend très vite qu’il vaut mieux essayer d’utiliser un beau poil de synthèse..
Exit le poil ‟naturelˮ issu de ces conditions, lorsque l’on peut remplacer le naturel par un poil de synthèse, très haut de gamme, issu de polymères naturels (co-produits végétaux)..
Exit l’inox ou d’autres métaux (comme le laiton) de piètre qualité et moins coûteux, à qui l’on fait subir notamment un placage électrolytique au chrome ou au nickel simplement pour satisfaire une belle apparence et un fini brillant..
Nous leur préférons un bel inox, sablé, laqué ou poli, manuellement, qui nécessitera bien davantage de savoir-faire et, de plus, forgé dans nos aciéries françaises, mieux dauphinoises, tout à côté de chez nous..
Exit les résines, mot que l’on retrouve dans pléthore de descriptions d’articles, parce que l’expression ‟matière plastique‟ ayant une connotation péjorative pour certains consommateurs, le mot ‟résineˮ est souvent employé par les fabricants en lieu et place..
Même si certains « plastiques » sont dégradables, la lenteur de dégradation de cette matière, entre autres, rend la contamination du milieu terrestre et marin (et l’homme au travers de la chaîne alimentaire) notamment très préoccupante..
De ce fait, éliminer le plastique à la source, lorsque l’on peut le remplacer par un autre matériau plus naturel, reste la meilleure solution pour lutter contre cette pollution..
Exit les bois exotiques, parfois peut-être justifiés pour certaines fabrications par des caractéristiques très spécifiques et donc nécessaires, mais qui n’apporteront rien de plus, pour des accessoires de rasage, que le bois venant de nombreux arbres qui auront poussé sur le sol français, voire rhônalpin..
Le bois exotique est souvent issu de pays à très fort risque d’illégalité, là où même les certificats internationaux comme le FSC (sans doute le meilleur label environnemental) ne peuvent totalement garantir une exploitation forestière écologiquement et socialement responsable (notamment dans certains pays)..
La forêt française n’est pas forcément exemplaire, loin de là, car sous-exploitée et déjà déficitaire dans certaines catégories d’arbres, s’adonnant aussi parfois à des coupes rases pour de la monoculture plus lucrative (exemple), et pourtant n’utilisant pas l’ensemble de ses ressources..
Cependant, elle est régie par un code forestier, représenté par divers acteurs comme l’ONF (office national des forêts) et le CNPF (centre national de la propriété forestière), et les diverses certifications sont très fortement représentées, ceci pour promouvoir une gestion responsable, écologiquement appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable, permettant de répondre aux besoins des générations actuelles et futures..
Ainsi, malgré ses contradictions et problèmes de « gestion », il est plus sûr de choisir un bois « responsable » sur nos terres que provenant d’autres pays..
Choisir un bois local, plutôt qu’un bois exotique, reste, de plus, une bonne solution pour réduire son impact carbone..
Tous, ensemble, chacun d’entre nous, sans attendre de l’autre, peut faire un geste, chaque jour, un jour, pour être davantage éco-citoyen et moins pollueur..